Si certains passages sont trop difficiles, il est toujours possible de les sauter pour y revenir ensuite. La lecture d’un livre n’est pas toujours linéaire.
Les discussions qui seront organisées entres les élèves et sur les forums doivent permettre d’éclairer certaines difficultés.
Ce qu’il faut savoir avant d’ouvrir le livre.
Dîtes-vous que ce ne sera pas forcément une partie de plaisir. Du reste, ce qui procure de la joie nécessite souvent de la peine, de l’effort, un peu de labeur. Les livres de philosophie sont souvent d’un abord déconcertant, voire rebutant : en raison du vocabulaire qui peut être conceptuel, de la technicité des analyses et des démonstrations, des questions qu’ils posent et que, spontanément, on n’aurait pas songé à poser. Mais c’est fait exprès ! Pour dissiper les confusions de la pensée spontanée, il est nécessaire de forger des concepts ; pour sortir des fausses questions et des débats stériles, il est nécessaire de construire des problèmes ; pour ne pas sombrer dans le dogmatisme, il est nécessaire de construire une argumentation rigoureuse. Cette première impression désagréable disparaît généralement au fil et à mesure de la lecture. Ce qui prouve que rien n’est intéressant en soi, et qu’un livre dont l’abord est rebutant peut le devenir pourvu qu’on fasse l’effort de s’y intéresser.
Prendre exemple sur le randonneur.
Si vous ne voulez pas renoncer au bout de la troisième page, prenez exemple sur le randonneur. Ce dernier, lorsqu’il commence à marcher, évite de regarder vers la cime pour ne pas se décourager. Il se concentre plutôt sur chaque pas. Dîtes-vous que ce n’est pas grave si vous ne parvenez pas au bout. Votre lecture peut être féconde sans être pour autant exhaustive. Ne paniquez pas si vous ne comprenez pas tout : il est impossible de tout comprendre à la première lecture. A l’inverse, ne soyez pas victime de l’illusion que vous ne comprenez rien : il est toujours possible, en se concentrant, de comprendre ponctuellement tel ou tel passage.
Lire
S’emparer du livre.
On ne lit pas un livre de philosophie comme on lit un journal. On ne lit pas un ouvrage dont on peut faire un usage scolaire comme on lit un roman pour se divertir. Le livre que vous choisirez de lire n’est pas une source d’information ou l’occasion de vous délasser : il doit être l’objet d’une méditation. Vous devez donc vous emparer de l’ouvrage, le prendre en main, le lire de façon active. Cela suppose une posture corporelle : le mieux est d’être assis, de pouvoir souligner les passages importants au crayon et de prendre des notes sur un carnet, une petite fiche cartonnée ou bien sur votre ordinateur (pourquoi ne pas utiliser votre logiciel de notes?).
S’approprier le livre.
Commencez toujours par identifier clairement l’objet du livre, sa nature, le problème qu’il soulève, l’idée directrice, et, le cas échéant, sa structure. Ces indications sont souvent présentées explicitement par l’auteur dans sa préface, son introduction ou sur la quatrième de couverture. Si le livre contient un appareil critique, vous pouvez aussi vous aider des indications que donne celui qui en a établi l’édition dans l’avertissement, la préface ou l’introduction. Prenez soigneusement ces indications en notes. Elles permettent d’avoir une première « cartographie » de l’ouvrage ainsi qu’une « boussole » pour vous orienter.
N’hésitez pas à passer sur ce que vous ne comprenez pas. Ce n’est pas grave si votre lecture est « flottante ». Concentrez-vous, en revanche, sur les passages qui vous semblent importants : lisez-les attentivement, notez la thèse et les arguments qui la soutiennent. N’hésitez pas à noter telle ou telle citation. Mais ne vous contentez pas des citations : pour s’approprier l’idée d’un auteur, il faut faire aussi un travail de reformulation. Notez également vos propres commentaires (dans une autre colonne qui fait face aux notes que vous prenez, entre crochets ou, encore, dans une police différente) : interrogations que le passage suscite en vous, objection à laquelle vous pensez, exemple permettant d’illustrer l’idée, qualification du passage (« il me semble confus », « il me paraît très pertinent », etc.), usage que vous pourriez faire de ce passage en dissertation, etc. Ces commentaires sont aussi une façon de vous approprier le livre, de l’intégrer à vos préoccupations, à votre méditation.
Autrui comme « pierre de touche ».
La pierre de touche est une petite tablette utilisée en orfèvrerie pour tester les alliages ou les métaux précieux. Si vous voulez vérifier que vous avez compris ce que vous avez lu et si vous vous l’êtes réellement approprié, parlez-en autour de vous. Expliquez à d’autres (vos parents, vos camarades, votre professeur de philosophie et bien sûr aux lecteurs de ce forum) ce que vous avez compris, ce que vous n’avez pas compris, ce qui vous a intéressé, ce qui vous a rebuté. C’est un excellent test : ces échanges permettent souvent de clarifier ses propres idées et de comprendre… qu’on avait pas compris ou qu’on avait mal compris. Ce qui est la seule façon de se mettre en position de comprendre vraiment.
Ils sont tous en rapport avec le programme de philosophie et d’enseignement moral et civique des classes terminales.
Sont ainsi exclus tous les livres d’histoire de la philosophie, ou ceux qui s’adressent à un public qui a depuis longtemps dépassé un niveau élémentaire de philosophie.
Le vote aura lieu en mai dans chaque lycée. Chaque lecteur vote pour le livre dont il pense qu’il mérite de remporter le Prix.
Le nombre de voix obtenu par chaque livre dans chaque lycée est communiqué au Comité de pilotage du prix le 31 mai au plus tard.
Le Comité de pilotage du Prix totalise les suffrages obtenus par chaque livre et déclare lauréat du Prix celui qui en aura remporté le plus grand nombre.
Ainsi, les élèves ont intérêt à participer au vote, même s’ils ont choisi un ouvrage qui n’est pas favori dans leur lycée, car leur vote sera comptabilisé au niveau national.
Le nom du lauréat sera publié sur ce site le 1er juin.
Les résultats du vote de chaque lycée seront publiés sur ce site, ce qui garantit la transparence de l’élection.
La liste des livres est rendue publique en juin, pour permettre aux professeurs de s’organiser et, éventuellement, de demander une subvention à la Région pour financer l’achat des ouvrages.
À quel moment organiser les discussions ?
– trouver une heure de la semaine où l’on peut réunir tous les élèves du lycée qui participent au prix ; utiliser ce créneau toutes les quatre ou six semaines par exemple ;
– utiliser des heures d’EMC pour un travail plus spécifique sur les œuvres qui sont en rapport avec le programme de ce nouvel enseignement ;
– consacrer certaines heures de cours à des extraits des livres sélectionnés.
Comment se passent les réunions avec les élèves ? Quelques pistes :
– présenter un ouvrage (début de l’année) ;
– demander à des élèves de se charger de cette présentation, ou de faire un exposé sur une partie du livre qu’ils auront jugé particulièrement intéressante ;
– proposer des thèmes de débat à partir de ceux abordés dans les livres de la sélection.
Ce ne sont là que des suggestions.
– Didier Brégeon, Lycée Henri-Cornat (Valognes)
– Emmanuelle Carlin, Lycée Charlemagne (Paris)
– Jean-Louis Lanher, Lycée du Parc (Lyon)
– Marie Perret, Lycée Richelieu (Rueil-Malmaison)