Michaël Fœssel, La privation de l’intime

Depuis quelques années, les politiques se sont décidés à nous entretenir d’eux-mêmes, en partie pour ne plus avoir à parler de nous. De quoi ces mises en scène de l’intime sont-elles le symptôme ? Ce livre montre que la « pipolisation » n’affecte pas seulement la politique, mais l’intime lui-même qui se trouve dévalué d’être ainsi donné à voir. L’intime désigne l’ensemble des liens qui n’existent que pour autant qu’ils sont soustraits au regard social et à son jugement. Ces liens sont le support d’expériences qui, contrairement à ce que l’on dit le plus souvent, entretiennent un rapport avec la démocratie.

La privation de l’intime est d’abord sa « privatisation », c’est-à-dire sa confusion avec les propriétés du Moi. L’intime n’est pas le privé parce qu’il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants où le sujet prend le risque de se perdre.

On découvrira que la préservation de l’intime est aussi une manière de ne pas rabattre la démocratie sur une société de propriétaires. Michaël Fœssel interroge les ambivalences de la modernité libérale qui invente l’intime et l’identifie presque aussitôt avec le privé. De là des questions inattendues : la démocratie doit-elle être sensible pour demeurer démocratique ? L’intime peut-il figurer au rang d’idéal commun ? Dans quelle mesure l’amour est-il un sentiment politique ?

Qui est Michaël Fœssel ?

Né en 1974, Michaël Fœssel est professeur de philosophie à l’école Polytechnique.

Outre La privation de l’intime, il est notamment l’auteur de :

  • Après la fin du monde, Le Seuil, 2012
  • Le temps de la consolation, Le Seuil, 2015

Après avoir travaillé sur l’histoire de la philosophie allemande, il s’intéresse aujourd’hui aux questions politiques, particulièrement aux liens entre la démocratie et les expériences sensibles.

La page wikipedia consacrée à Michaël Fœssel.

Autour de La privation de l’intime :