Quatre commentaires de lecture

Elèves du Lycée Payen (La Réunion) avec le concours de leur professeur, Chantal Audebeau


Commentaire personnel de La liberté intérieure, une esquisse de Claude Romano (par Priscilla Panechou)

Ce livre a été beaucoup plus facile à lire que prévu, la lecture d’un essai philosophique est souvent plus difficile que celle d’un roman ou autres œuvres de littérature.

Peut-être que mon intérêt à ce sujet -étant déjà présent avant mon rôle de lectrice- a joué sur la rapidité et ma lecture et relecture. Évidemment, l‘écriture philosophique est plus dense et nuancée qu’en général ( par la précision et le choix minutieux des mots, leurs origines, les thèses et auteurs cités ),  ainsi une relecture de passages et parfois de l’œuvre est nécessaire à la bonne compréhension de celle-ci.

Le livre est écrit dans un but et ne s’en s’écarte que très peu, ce qui facilite la lecture et la rend sensée.

Pourtant, ma relecture est en grande partie due à la pertinence de certains arguments malgré mon désaccord à leur égard, par exemple le principe d’autonomie, qu’il définit comme un vouloir sans division intérieure, est aussi le moyen d’atteindre la liberté intérieure : décider en l’absence de conflit en soi. Selon moi, sans conflit (intérieur), il n’y a pas d’évolution et sans évolution nous sommes emprisonnés dans un même état d’esprit, ce qui est antonyme de liberté. Cependant, la logique et la réflexion claire mises en avant dans ces pages sont  intéressantes et remettent en question d’anciennes conclusions personnelles, ce qui pour moi fait un bon livre philosophique.

 


Commentaire personnel de Manières d’être vivant de Baptiste Morizot (Paul Rebut)

Ce livre écrit par Paul Morizot pose un regard critique sur les animaux comme ressources. Pour lui, nous ne devons pas considérer les animaux comme des ressources à exploiter et surexploiter mais plutôt comme des confrères. […]

J’ai donc dans l’ensemble apprécié ce livre qui traite d’une thématique des plus intéressantes. Cependant, j’avais parfois un peu du mal à suivre le raisonnement de l’auteur. A titre d’exemple, lorsque l’auteur narrait le moment où il étudiait avec une caméra thermique les loups qui se situaient près des bergers  : il va, à un moment, montrer l’ampleur de son empathie envers les bergers (qui apprécient sincèrement leurs moutons) puis quelques pages plus loin les critiquer violemment (voire l’espèce humaine de manière générale) les jugeant entièrement responsables du fait que les moutons soient incapables de survivre par eux-mêmes. Bien que cette manière de procéder témoigne d’une grande ouverture d’esprit et d’une volonté réelle de comprendre les différents partis, il en résulte que l’on a parfois du mal à bien cerner le point de vue de l’auteur.


Commentaire personnel de Par ici la monnaie de Paul Clavier (Gabriel Turpin)

C’est un ouvrage dont j’ai beaucoup apprécié la lecture. Forcément c’était un domaine sur lequel je ne m’étais jamais vraiment penché, et au final il est vraiment très riche (sans mauvais jeu de mots) !

Le livre est clair et les choses sont expliquées assez simplement (mention spéciale pour le chapitre 7 qui m’a particulièrement accroché : l’addiction au crédit ou l’ « accréditation ») J’ai beaucoup aimé également la façon d’aborder les choses par rapport à la notion de « coupable » dans la finance : il dénonce cette habitude que l’on peut avoir d’oublier de se remettre soi-même en question.

Cette lecture a le mérite de m’avoir donné envie de m’intéresser plus à ce genre de sujets.


Commentaire personnel de Par ici la monnaie de Paul Clavier (par Binsinger Achille)

Pour moi qui ai surtout l’habitude de la fiction, ce livre a été une très bonne porte d’entrée vers une littérature plus philosophique. Le style est simple, ne s’embarrasse jamais de formulations inutilement alambiquées et ne se refuse pas un écart humoristique de temps à autre, ce qui rend le livre assez accessible malgré un sujet assez complexe.

L’auteur pioche ses références dans des domaines variés et la bibliographie est très fournie. Le fait que l’auteur ne tente pas de masquer sa propre subjectivité à travers tout le livre est assez appréciable également. Il ne présente pas son travail comme une recherche factuelle mais comme une expérience de pensée subjective sur la place de la monnaie et de la dette dans nos sociétés. J’ai beaucoup apprécié ce livre et je serais intéressé par connaître le reste du travail de l’auteur.