Dans Petit traité de la ponctualité, Thibaut Sallenave ne parle pas simplement du fait d’arriver à l’heure. Il s’attaque à quelque chose de bien plus profond : notre manière de vivre le temps, de le subir, de le laisser nous contrôler. Ce petit livre est une critique douce tout en étant radicale à propos de l’urgence permanente dans laquelle nous vivons.
L’auteur nous expose d’abord son obsession personnelle qui est d’arriver toujours trop tôt, d’être prêt avant l’heure et de vivre dans la peur d’être en retard. C’est de là que naît une réflexion : pourquoi cette pression ? Pourquoi ce besoin d’être ponctuel à tout prix ? Et si, cette ponctualité que l’on valorise tant n’était qu’une forme d’aliénation, une soumission silencieuse à une société qui exige vitesse, efficacité, disponibilité constante ?
Sallenave oppose alors deux formes de temps. D’un côté, le temps « exact », celui des montres, des horaires, du travail. De l’autre, le temps « juste », plus intime, plus humain : celui qui permet d’écouter, de créer, de ressentir. Il nous invite à retrouver ce second temps, plus lent, plus libre. Même le retard, parfois, peut être un moyen de reprendre la main et de se libérer des rythmes imposés.
Ce livre ne donne pas de leçons de vie ni de solutions pratiques. Mais il fait naître une prise de conscience. Il nous aide à voir que nous avons le droit de ralentir, d’attendre, de ne pas toujours être « à l’heure », si cela nous permet d’être mieux présents à nous-mêmes et aux autres.
Un livre discret, mais puissant. Un appel à réconcilier notre corps, notre esprit, et le temps.
Maëlys Dubus, élève de terminale au lycée Carnot (Cannes)